Roger Waters hier soir au POPB... Monumental.
The Wall est définitivement l'un des meilleurs albums de tous les temps, cela a été un vrai plaisir pour moi de pouvoir l'apprécier en live. Très humble et très communicatif avec son public, Roger Waters a mené son concert tel un chef d'orchestre, et avec la patte d'un génie qu'il est. Un mur gigantesque, des effets sonores prenants, des séquences vidéos parfaitement intégrées, et surtout, des musiciens à la hauteur de l'événement. Fermez les yeux et vous avez l'impression d'écouter l'album. Le son était parfait, et que dire des solos de guitare... L'ame de Gilmour a parcouru la salle, surtout sur
Comfortably Numb et
Hey You...
L'un des grands moments de 2011, assurément. Ma review sur un autre forum:
Ce concert, ou plutôt ce spectacle, c'est simplement:
monstrueux!
Par où commencer, je ne sais donc. Tiens, l'intro avec
In The Flesh. Là, c'était du délire total. Déjà je me doutais bien que ce morceau devait prendre une toute autre dimension en live, mais alors à ce point... Une messe qui commence en trombe, un riff de guitare lourd et tellement bon, et puis Roger arrive... Le Messie qui vient apporter le bonheur à ses croyants. Honnêtement, quand on voit tous les drapeaux arriver, leurs porteurs qui se soulèvent à 10 m de hauteur d'entrée et les nombreux effets visuels et pyrotechniques afin d'accompagner l'hélico et les kalashnikov, c'est démentiel. Rien que pour ça, on se dit que c'est mythique.
La suite, vous la connaissez par l'album,
Another Brick In The Wall est un hymne encore plus connu que je ne le pensais: du délire total. Et là le Roger, il sait faire monter la sauce: on n'en pouvait plus que ça commence. C'est lui le patron, c'est lui le chef d'orchestre, cette oeuvre est la sienne, et c'est totalement légitime de le voir aux manettes de cette tournée. Viennent d'autres grands moments,
Mother et
Goodbye Blue Sky, gros moment d'émotion, encore une fois le plaisir dure et les versions sont rallongées, surtout
Mother avec un solo d'enfer.
Le Mur se construit lentement mais sûrement, et c'est monumental. J'suis pas fort pour mesurer à vue d'oeil, mais j'dirais facilement 15-20 m de briques servant de toile de projection, admirablement manipulé et mis en oeuvre pour un spectacle visuel et sonore parmi les plus aboutis qu'on puisse voir. L'heure passe vite, très vite, et Roger nous dit "Goodbye" une première fois à travers la dernière brique manquante, qui arrive aussitôt. La première partie est magique. J'en ai même oublié l'avion qui s'écrase sur le mur, et les poupées géantes à l'image de celles du film qui ornent la scène de leurs yeux lumineux et de leurs formes sinistres. Du grand art.
La seconde partie, c'est celle qui nous offre les plus grosses pépites de l'album. Un peu moins consistant à mon goût de manière générale, mais tellement bien rattrapé par des morceaux cultissimes tels
Hey You, admirablement joué avec un solo d'enfer. J'attendais de pouvoir voir une version de ce morceau un jour, j'ai été servi, c'est juste énorme.
Enorme, ça ne suffirait pas pour qualifier ensuite
Comfortably Numb, autre grand, très grand moment du concert, un véritable orgasme visuel et surtout auditif. Roger entame le morceau au pied du mur pour les couplets, avant qu'un autre vocaliste, très très bon et juste, ne vienne chanter les refrains tout en hauteur, mis en lumière d'un simple projecteur lui donnant une aura quasi divine, un véritable récital. Et donc, pour couronner le tout, le guitariste soliste, lui aussi perché tout en haut de cet immense mur, dans la même lumière que son compagnon au chant, qui vient nous sortir ces deux solos mythiques et irréels de manière parfaite. Oui, ce n'est pas Gilmour, mais bon dieu on s'y croirait. Déjà le premier solo est d'une émotion sans concurrence, mais alors le second... Les larmes aux yeux pour toute personne un tout ptit peu sensible. Surtout quand Roger commande lui même le Mur, tout d'abord blanc classique au début, ne vienne taper du poing sur celui-ci pour un final d'anthologie où toutes les couleurs, s'affichant après que les briques se soient virtuellement éclatées, viennent orner une telle séquence. Une image à jamais gravée dans mon esprit...
Difficile de retomber de son nuage. Mais y'a toujours
Run Like Hell, tiens on l'avait presque oubliée celle là, qui nous remet un peu de puissance après cette séquence émotion. Avec cet énorme cochon noir qui vient se promener au dessus de la fosse, on se dit qu'on est pas sur Terre à ce moment là, c'est pas possible. Et y'a aussi une seconde version de
In The Flesh, cette fois décorée d'énormes drapeaux hitlériens avec les deux marteaux en guise de logo, pour encore nous convaincre (même si y'avait plus besoin à ce moment là), qu'on est bel et bien en train d'assister à une véritable messe du Rock.
La fin, une séquence animée reprenant les grands thèmes du film, où j'étais un ptit peu déconnecté déjà et où les souvenirs sont un peu moins forts que les précédents, mais une utilisation parfaite du mur comme élément visuel essentiel au spectacle. Le dessin animé et le calme qui finit par régner dans la salle nous fait oublier que le mur doit être détruit, ce qui arrive bien sûr en trombe afin de parachever une oeuvre qui fait partie des plus belles choses qu'un homme ai pu créer au monde.
Cet homme, Roger Waters donc, en plus de ça humble et très communicatif avec son public, a maitrisé ce concert (et cette tournée encore) d'une main de maitre, tel un chef d'orchestre comme je disais plus haut, montrant aussi à quel point ce show est rodé. Certains diront "ouais, mais c'est Waters, pas Pink Floyd sur scène", mais honnêtement, il a su s'entourer de musiciens tous plus surprenants les uns des autres, nous restituant un son qui nous replonge directement dans l'album... Ca vous prend aux tripes, l'interprétation est géniale, et en plus de ça, chaque détail sonore est présent dans la salle, ce n'est pas une bouillie infame que l'on peut parfois trouver dans d'autres concerts...
Un grand moment de l'Histoire, cette tournée est majestueuse, une chose à voir absolument pour se rendre compte à quel point Waters, et les Floyd évidemment, sont des génies.