Bonsoir à tous et toutes !
Ce lundi 18 juillet, Lenny Kravitz et ses formidables musiciens ont livré un show vraiment époustouflant dans le cadre magique du théâtre antique des Nuits de Fourvières. Avec une première partie survitaminée et “pêchue” (merci Nikka Costa), une rock’n’roll attitude irréprochable (avec le lâcher de guitare et les caprices perfectionnistes), de puissants instrumentaux, mais surtout une set liste longue comme le bras, notre Minister of Rock n’ roll a fait preuve d’une belle et indéniable générosité. De quoi retrouver la flamme à son égard, un peu mise veilleuse par un dernier album laissant sur sa faim, si l’on excepte quelques morceaux réussis (" Calling up the angels ") et/ou calibrés pour réussir à la radio (" California ", " Lady ").
Ce 18 juillet, je l’avoue, j’avais peur d’être déçu : déçu d’entendre encore les mêmes versions de morceaux déjà écoutés maintes et maintes fois en live ou sur cd ; déçu que le crû 2005 Lenny Kravitz n’égale pas ses glorieux prédécesseurs de 1993 aux Eurockéennes de Belfort ou de 2001 au Transbordeur. Mais non, rien de tout cela ! Ce fut bien au contraire un excellent millésime, signe que l’artiste new-yorkais continue de se bonifier sur scène, tournée après tournée.
Quel soulagement de voir que LK est toujours capable de soulever la foule – même réputé froide comme on le dit du public lyonnais, remember la “hola” du début -, et de revisiter ses meilleurs standards pour leur donner une nouvelle jeunesse. Les reprises " Always on the run ", " it ain’t over… " ou " Live " en témoignent. Quel bonheur de chanter à tue-tête tous ces hits que je croyais oubliés, mais étaient finalement gravés par cœur dans un recoin obscur de ma mémoire : en quelques mesures, les paroles sont revenus sur mes lèvres, presque instinctivement, me permettant ainsi de me lâcher sans réfléchir jusqu’à 1 heure du mat’ ! Formidable, géant. Quelle soirée inoubliable…
Deux petits bémols cependant. Primo, je ne comprends pas cette manie qu’ont certain(e)s de vouloir absolument prendre une photo d’un concert avec leur téléphone portable, si perfectionnés soient-ils. Quel intérêt franchement ? À se focaliser là-dessus, c’est le meilleur moyen de rater la soirée et de ne pas vibrer avec le reste du public. Les souvenirs du cœur ne sont-ils pas plus solides face à l’épreuve du temps qu’une pauvre vignette numérique de 2cm sur 3 ? Si l’on vient à un concert de Lenny, c’est, à mes yeux (et à mes oreilles), pour découvrir ses chansons dans de nouveaux arrangements, partager cette émotion avec d’autres fidèles et se défouler en vibrant aux sons des solos de Craig Ross ou de Cindy Blackman, sans oublier le remarquable trio de cuivres. Pas de faire une minuscule photo floue et pixelisée au point de transformer lenny et ses musicos en chefs d’œuvre d’art contemporain. Si ces fans veulent de bonnes photos de LK, ils n’ont qu’à se contenter des torchons que publie la presse de caniveau dans lesquels on aperçoit, hélas, notre chanteur favori. Mise à part une tendinite au pouce aux doigts à force de tripoter leur gadget, quels souvenirs de cette soirée merveilleuse garderont-ils ? Comment décriront-ils à leurs amis (pardon, leur répertoire téléphonique) la prestation scénique de Kravitz and Co. ? Je me le demande. Par un SMS sans doute… Un peu réducteur, non ?
Secundo, j’ai pris à un moment une nana sur la tête ; elle avait été poussée par quelqu’un derrière elle qui voulait voir le concert en restant assise. Incroyable. Pour cette nana, les gens de devant (qui, eux, dansaient et s’éclater comme des fous) la gênaient. Elle voulait voir un spectacle, mais pas s’éclater. He ho ma grande, ici, on n’est pas chez Drucker ou Ardisson, lenny fait du rock, pas de la musique de chambre ! Si à 25 ans, tu n’as pas envie de bouger tes fesses dans un concert de ce style et de ce niveau, je me dis qu’il y a un problème. Sur de la bonne musique comme ça, faut bouger, chanter, bref, communier avec les voisins. Et pas les envoyer paître sur les gradins plus bas parce qu’ils dérangent ton petit confort personnel.
Pour terminer, j’ignore si une set liste officielle existe. De mon côté, j’ai essayé d’en faire une. Vous me direz ce que vous en pensez. Ayez un peu d’indulgence, j’écris ce papier près d’un mois après l’événement. Merci pour votre compréhension.
Après une entrée fracassante, notre " Minister of the Rock n’ roll " nous rappela plusieurs principes de bases dans la vie. Primo, de laisser l’amour diriger ce monde (" let love rule "), de rester toujours sur le chemin (" always on the run ") et aux côtés de ceux qu’on aime (" Stand by my woman "). Puis, il nous présenta sa dernière conquête australienne (" Lady "), sans oublier d’évoquer une " American Woman " très électrique. La vie, c’est ce qu’il y a de plus important comme l’indique le tonitruant " Live ". Après une heure et demie de show, on s’imagine que c’est bientôt fini, mais avec Lenny Kravitz, " It ain’t over till it’s over " et l’on repart pour un tour ! L’artiste se demande s’il reverra son public " Again " avant de l’inviter à suivre son chemin (" Are you gonna go my way ") pour un final somptueux.
Mardi 19 juillet, il est une heure du matin, j’ai une pêche d’enfer. Rideau pour cette fois-ci, mais, c’est sûr, je reviendrai à nouveau regarder flamber sur scène ce sacré Lenny. La " Kravitz mania est repartie de plus belle. Et vous ?
amialement et à bientôt pour échanger commentaires et points de vues sur LK.
Bruns