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La seule fois où j’avais vu Lenny Kravitz sur scène c’était il y a un peu plus de dix ans, le 7 mai 2004, lors d’un NRJ Music Tour au Zénith de Paris.
Même s’il n’avait chanté qu’un seul titre, "Where are we runnin’ ?", son single de l’époque, Lenny Kravitz m’avait laissé une très bonne impression. Un vrai showman. Il est fait pour le live.
Une voix puissante et juste
Alors quand j’ai su que Virgin Radio organisait un concert privé de Lenny, ni une, ni deux, il fallait que j’y assiste.
Après une brève première partie "hommage" avec Mat Bastard, le chanteur de Skip The Use qui a repris "Fly away" et HollySiz qui a chanté "Stand by my woman" – tous deux ont proposé de très jolies versions acoustiques de ces tubes –, Lenny Kravitz est arrivé.
Sereinement assis sur le tabouret depuis lequel il a répondu à l’interview de Pierre-Alex, un animateur de Virgin Radio, Lenny Kravitz a, alors, commencé à entonner sa très belle ballade "I’ll be waiting". En version acoustique, cette chanson est encore plus jolie et émouvante qu’en version album. Les yeux de Lenny ont beau être cachés par des verres fumés, il a tout de même réussi à me capter et à m’emporter avec lui, dans sa chanson.
La voix de Lenny Kravitz, même dans le studio de la Grande Armée – plus petit que les Bercy et autres salles qu’il remplit facilement – est toujours puissante et très juste. Pour mieux s’en rendre compte, des caques étaient à disposition des auditeurs pour entendre comme dans un studio, avec uniquement les voix et les instruments, sans aucun bruit parasite.
Avec le casque sur les oreilles, le son est excellent, mais on perd l’aspect live. C’est pour cette raison que je ne l’ai pas beaucoup utilisé.
Quelques vocalises suffisent à prouver son talent
Lenny Kravitz a ensuite interprété "Believe", une autre ballade, livrant une version chargée d’émotion, avec la complicité de ses trois choristes.
Puis vint "Let love rule", un de ses tous premiers titres, sorti en 1989.
Même s’il a choisi des chansons très calmes pour ce concert intimiste – on est tous à quelques mètres à peine de lui – Lenny Kravitz est vraiment dedans, à fond, comme toujours. Quelques vocalises et son beatbox suffisent à prouver son immense talent.
Certes, le chanteur est plutôt habitué aux concerts qui envoient. Il est toujours très énergique sur scène, accompagné de sa guitare. Là, assis, calme et posé, il reste très présent et démontre qu'il sait aussi bien faire dans le gigantisme et le rock énergique, que dans l'intimiste et l'émotion.
Un goût de trop peu mais si intense
Après un voyage dans le temps pour (re)découvrir les titres de ses débuts, retour en 2014.
Lenny Kravitz n’avait prévu d’interpréter que trois titres mais face à l’enthousiasme du public, il en propose un quatrième, sans savoir lequel choisir. Son dernier single "The Chamber" est le plus crié par l’assistance alors c’est à cette chanson qu’on aura droit.
Un peu improvisée, la version acoustique de ce titre très rock est magnifique. Bien plus touchante que la version qui se trouve sur l’album "Strut", notamment grâce à sa voix sexy et suave. Lenny Kravitz continue son beatbox et, n’ayant pas de percussion à portée de main, il prend une bouteille en verre qu’il transforme en instrument de musique en tapant dessus avec sa main baguée.
Là est tout le génie du multi-instrumentiste qu’il est.
Quatre chansons, pourtant toutes en version longue, une petite demi-heure et Lenny s’en va furtivement. Ça passe si vite, trop vite. Un goût de trop peu mais ce fut tellement intense.
Sans téléphone portable ni appareil photo – ils étaient interdits – dans les mains, on est bien plus attentifs et concentrés sur la musique. Promis, je reviendrai.