Ah ! 16 ans... le + bel âge pour une jeune fille... Et pour moi, une sacrée claque, car mince ça fait une paye ! Donc, l'action de mon récit se passe il y a presque 20 ans...
Un vendredi presque comme les autres. Je suis en 1ère, il fait beau... Sauf que ce soir, au lieu de rentrer dans ma banlieue Est, je file au Nord de Paris retrouver mon petit ami de l'époque (ben oui, j'avais une vie avant Zoé !). Il était à l'école à Saint-Ouen et on se donne Rdv après les cours, Porte de Clignancourt.
Bon, pour une Parigotte pure souche, prendre le Métro est une simple formalité. Après avoir tout de même réfléchi à mon trajet, je décide d'éviter le bus, car un vendredi quand on a toute une ligne de bus à traverser, c'est quasiment du suicide (dommage, car à l'époque, la rotonde était ouverte, ça faisait + touristique...). Je fais mon petit changement, et me dirige vers la Porte de Clignancourt...
Vers la fin de la ligne, je me retrouve avec 2/3 personnes dans le wagon... On se regarde en chien de faïence, j'essaye de prendre contenance, car finalement ces gens, ils ont pô des sales têtes quand on les regarde mieux ? Avant d'arriver sur la Porte de Clignancourt, nous restons bloqués une durée indéterminée dans un tunnel... Claustros s'abstenir, les minutes se déguisent en heure comme dirait Tété...
Enfin, nous arrivons Porte de Clign'... Je ne prête pas attention à ce petit détail qui va faire la différence : je n'entends pô le fameux "Terminus, tous les voyageurs sont invités à descendre !"
Eh oui, jeune et naïve, je suis plus à mater dans les vitres de la rame si je suis bien la top model que je pense...
Je monte des marches pour sortir... Et là, consternation : je tombe... Sur les tourniquets pour accéder aux quais... Bon, qu'à cela ne tienne, je descends dignement les marches, histoire de me donner bonne contenance et me dirige vers une autre sortie... Je monte les marches... ENCORE des tourniquets !!!
Euh, c'est quoi ce binz ???
Comme je suis un peu blonde, je retente l'expérience, au moins 2 ou 3 fois (bon, c'est la fin de la semaine et je sois avoir plus de 50h de cours dans les patounes...) avant de comprendre que je suis BLOQUÉE SUR LE QUAI !!!
Mais c'est horrible !?! Comment mon quai de terminus s'est transformé en quai où il est impossible de sortir ????
Vous l'aurez compris, je suis hyper paniquée, j'hyper ventile, mon cerveau n'analyse plus rien, il est juste en mode "Au secours ! Sortez-moi de là !"
A force de traverser le quai, je me rends compte qu'au bout du quai, il y a une guérite... Je m'y précipite et demande à l'agent de la RATP ahuri où se trouve la sortie... Il me répond ce qu'il y a de plus logique : "Mais il n'y a pas de sortie Mademoiselle !" Là, s'en est trop ! Je m'effondre littéralement... Entre 2 sanglots, le pauvre homme me glisse que si je monte les escaliers et que je demande à vendeur de me laisser sortir, ils vont pouvoir me libérer... "Vous verrez, c'est une Dame, elle est très gentille ! Oui, montez cet escalier, làààà...."
Je monte et me retrouve nez à nez avec un monsieur... Mais c'est pas du tout ce que m'a dit l'agent ! Je m'écroule littéralement sur se genoux et pousse des borgborismes étranges qui signifient "Moi y en a vouloir sortir de cette maison de fous !". Il me fait passer, et je tombe littéralement sur mon boyfriend. Il ouvre les bras, tout content de me retrouver, et moi de fondre en larmes, hoquetant des trucs étranges, genre "Mais pourquoi tu ne m'as pas dit qu'il n'y avait pas de sortie sur le quai !!!!"
Me prenant en pitié, il m'emmène dans un "Burger King" (p*** de question n°1 !) - eh oui, qqs années plus tard, les Burger King partaient de France... On commande un "ououhhh... un 'burger - hoquet - s'iouplé - hoquet". En sortant du resto, on tombe sur des pauvres types qui faisaient des sondages. Manque de pot, on me pose des questions sur le bonheur... Et c'est le mascara dégoulinant sur les joues, l'œil de lapin Tchernobil que je réponds "La vie ? Elle est pourrie !" (genre je vais me trancher les veines dans l'heure qui va venir...)
Bon, des explications à ce qui ce serait passé :
- le conducteur a pensé qu'il n'y avait plus personne dans la rame et s'est mis au garage avant de repartir vers la Porte d'Orléans
- totalement crevée, je me suis endormie juste avant d'arriver à Porte de Clignancourt...
Bon, toujours est-il que je me suis retrouvée sur le quai de départ vers la Porte d'Orléans vs le quai du terminus... Mais faire comprendre à mes neurones cette évidence m'avait totalement échappée...
Enfin, bon, je ferai pire la prochaine fois...