Chose promise... chose due .. le voilà !
Voilà, cela fait 12 jours que j’ai quitté les arènes de Nîmes, la tête pleine de souvenirs et le cœur pleins d’émotions du concert de Lenny Kravitz. Aujourd’hui 21 juillet, je retourne sur le lieu du « délit », c’est le concert de Mika, acheté depuis bien longtemps. Le trajet en voiture me met dans un état de perplexité assez gênant, plus j’y réfléchis et plus je me demande comment passer après Monsieur Lenny Kravitz aux arènes. Je me demande presque si je vais arriver à m’enthousiasmer après le tel choc émotionnel du concert de Lenny.
Arrivée aux arènes à 19h, une foule colorée (jeune aussi, cela m’a surprise), se presse et court dans tous les sens, d’étages en étages afin de dégoter LA place. Nous trouvons les nôtres tout en haut des arènes, avec une magnifique vue sur la fosse et le reste des « aficionados ».
Cet endroit est vraiment magique il n’y a rien à dire… on ne peut rêver mieux pour entrer en communion musicale avec un artiste. Au soleil couchant, le spectacle est fabuleux.
Mes coéquipiers lancent quelques « woooo ohhh ohhh wooo » et autres « pommmm pom pom pom pom pom !! », moi je n’y suis guère. L’entrée dans ces arènes m’a replongé en quelques secondes dans l’ambiance si particulière que j’avais vécu une dizaine de jours auparavant.
Et tous mes souvenirs de concert me sont revenus immédiatement, j’étais dans ma bulle, assez loin je dois dire des cris et autres hurlements de fans de Mika en furie.
Le spectacle commence… mais dans les gradins !! les gens chantent, dansent, se trémoussent, et se répondent d’un côté à l’autre des arènes .. La fosse participe grandement. La communion et assez sympa, et permet à tout le monde de se chauffer un peu (un espèce de vent de dingue souffle sur Nimes ce soir là)
L’arrivée sur scène de « Yelle » m’a vite ramené sur terre…Que dire de cette fille ? C’est avec très peu d'enthousiasme, quelques sifflets, puis beaucoup de rires, que la première partie de Mika fut accueillie. Hors les quelques morceaux connus (Je veux te voir, A cause des garçons) de ce petit groupe composé de trois personnes, le public ne réagit pas à la musique. La voix de la chanteuse semble peu assurée, forte, c'est sûr, très très aiguë (Trop !! aie aie aie les oreilles), c'est certain, mais avec énormément de couacs, ressemblant à de multiples larsens dans nos pauvres oreilles. La musique n’est pas mauvaise, rythmée : batterie et mix, mais gâchée par cette insupportable voix.
Et là, tout de même, quelque chose me frappe : entendre des centaines d’ados pré pubères scander, hurler, brailler à tûe tête le refrain de Yelle « Je veux te voir dans un film pornographique, en action avec ta b*** »… et là je me dis que cette fille est vraiment un concept !! Etonnant ce moment…
Après de nombreux sifflets (une 1ere partie doit savoir rester une 1ere partie et ne pas monopoliser une scène durant presque 75min !) la demoiselle au look surréaliste disparaît enfin de scène ; c’était sa dernière avec Mika !! Heureusement on dit certains…
Le temps d’effectuer les changements techniques et scéniques et l’ambiance monte dans les tribunes (un Milord d’Edith Piaf va littéralement déchainer les arènes alors que la pauvre Yelle a essayé pendant plus d’1 heure de faire bouger les choses, en vain. S’enchaine un Sweet dream qui fait gigoter toutes les arènes, la chorale est impressionnante).
Et, tout devient noir, soudainement, la musique s’arrete, la foule hurle, sautille, lève les bras le plus haut possible. Les notes du célèbre Relax, Take it easy résonnent, une voix se fait entendre, Mika arrive, étincelant, du haut de ses grandes jambes, et se déhanche, avec son excentricité magique. La voix est nette, forte, épatante, puissante, placée tout comme sa prestation. Mika commence à parcourir la scène et ne s'arrêtera plus de courir avant la fin.
Les titres s'enchaînent, naturellement. Mika nous entraîne dans son monde, coloré, hors du temps, rempli de femmes étranges, et même d'un grand squelette à la démarche fantastique, nous laissant, nous et nos yeux d'enfants, rêveurs. Un surprenant « aux champs Elysées » testé quelques jours auparavant aux Francofolies, vient semer l’allégresse. Le spectacle est survitaminé, électrique.. Mika ne s’arrête jamais, il nous diffuse une pure dose de bonne humeur et de gaieté. Le summum de cette adrénaline est la reprise du pétillant « Just can’t get enough » qui met le feu aux arènes… du plus petit au plus grand tout le monde se trémousse, bras en l’air en hurlant les paroles.
Le final est théâtral, accompagnant la chanson Lollypop on assiste à une mise en scène unique, des mascottes qui forniquent, puis s'entretuent, à mourir de rire. On se laisse faire, c'est la fin, on le sait, mais elle se fait douce, on ne sera pas déçu, c'est comme ca. Les ballons de mille couleurs volent, les confettis suivent, pour finir propulsés par les serpentins.
Les rappels nous permettent d’apprécier la reprise de Grace Kelly en Français (Mci m’sieur) et un karaoké géant sur Relax (ca file des frissons ce moment).
Oui, finalement, c'était bien le concert de Mika, haut en couleurs et en excentricité. Je ne peux pas comparer les 2 moments musicaux que j’ai vécu car ils sont tellement différents. Bien sur je reste extrêmement touchée et émue de ma soirée Kravitz, mais Mika a (à sa manière) l’âme d’un artiste et d’un mec de scène, c’est indéniable. Jamais le show de Mika n’a atteint le 10ème de ce qu’à atteint celui de Kravitz, mais ce n’est pas grave, la carrière n’est pas la même, le personnage non plus, et l’univers encore moins… mais c’était très sympa de se prendre toute cette dose de gaieté en pleine tronche. Mika, pourrait tout à fait être cette nouvelle égérie de la pop, que beaucoup veulent renier, ce personnage qui dérange mais en même temps tellement attachant. En tout cas il en a l'envergure…
I belong to You, and you belong to Me too.. You make my Life complete, You make me feel so sweet..