Un autre CR de ce concert
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Par Jimmy Boursicot
jeudi 9 juillet 2015
Du bruit, de la fureur et de la chaleur. Lenny Kravitz a fait de la salle des Etoiles un club rock. Un club rock un peu particulier, où les boots de bikers sont remplacées par des escarpins de créateurs. Mais hier soir, le public a (un peu) oublié les conventions pour profiter à fond du concert du New Yorkais, bête de scène à cheval sur trois décennies.
Alors, bien sûr, rien de nouveau sous le soleil. L'ami Lenny puise abondamment dans les classiques de sa discographie, laissant une toute petite place à ses titres plus récents. Mais cela n'a pas semblé déranger grand monde. Car ses hits n'ont pas pris une ride. Lui non plus, d'ailleurs.
Les 2 700 spectateurs ont dû patienter jusqu'à 22 heures pour entendre les premiers riffs griffer la nuit. Une attente largement récompensée, le sieur Kravitz ayant fait durer le plaisir jusqu'à minuit. Deux heures de live ? On n'avait vraiment pas osé y croire après avoir appris qu'il jouerait seulement onze morceaux.
Le temps file, la foule s'affole…
Le regard planqué derrière ses lunettes de soleil, grosses bagouses aux doigts, pièce de tissu ethnique sur les épaules, le bonhomme en impose. Et quand il se transforme en guitar hero, ces dames, nombreuses dans la salle, se pâment.
Accompagné par ses trois choristes au grain de voix soul, Kravitz démarre avec Frankenstein et Dirty white boots, deux chansons de son dernier album, Strut. De chauds éclairages bleutés et orangés tombent sur son groupe pléthorique (jusqu'à dix personnes autour de lui).
Tout au long du concert, chacun ou presque aura droit à sa part de lumière. A commencer par Cindy Blackman. En robe lamée derrière sa batterie, l'épouse de Carlos Santana frappe sur ses fûts comme une damnée dès qu'un solo lui est offert.
Le volume monte encore d'un cran pour American woman. Lenny gravite autour de sa bande, Lenny fait la moue. Sur It ain't over 'til it's over, il écarte les bras, christique. Le public en redemande, reprend les paroles comme dans un karaoké géant. Les titres défilent et la foule en profite tant qu'il en est encore temps, craignant une extinction des feux prématurée.
… Et Lenny retient la nuit
Une crainte finalement infondée. Celui qui a remporté quatre Grammy Awards de la "meilleure prestation rock masculine" a l'intention de justifier sa réputation.
Il fait très chaud et l'une de nos voisines fait un malaise. L'effet Lenny, sûrement. Kravitz délaisse sa tenue hippie chic pour un gilet sans manches en denim. Il enchaîne avec le très suave I belong to you, histoire de ne pas trop faire retomber la température.
Avec ses musiciens, la crème de la crème, il prend un malin plaisir à étirer ses classiques pour leur donner une nouvelle allure. D'abord avec Always on the run, où le saxophoniste Harold Todd se livrera à une improvisation inspirée.
Et surtout sur Let love rule, le single qui l'a fait connaître il y a près de 26 ans. Le son bouillonne, comme un poche de magma prête à éclater. Pendant 25 minutes, la rock star et ses musiciens se laissent aller.
"Et c'est pas fini", comme dirait la demoiselle agaçante de la publicité. Le quinquagénaire en a encore sous la pédale. Marqué de près par des vigiles, il fend la foule et va jusqu'à la régie pour chanter.
Are you gonna my way retentit ensuite. Les smartphones sont tendus à bout de bras pour immortaliser ça. De notre côté, on apprécie d'enfin entendre "en vrai" ce morceau si souvent torturé par les chanteurs de pubs irlandais.
Après une fausse sortie de scène, Kravitz met un point final à sa prestation avec I want to get away. A l'éclair des guitares, la foule répond par un tonnerre d'applaudissements.
FIN
Bon on lui dit a Jeremie que c'est Fly away et non pas I want to get awy ...
2008:Nimes (Love Revolution)
2009: Paris, Lyon, Arras (Love Revolution)
2011: lyon, Rouen, Hambourg (BAWA)
2012: Middelfart (BAWA)
2014: Paris, Dijon (Strut)
2015: Olympia, Arras, Festival Beauregard, Skanderborg (Strut)
2018: Bercy, Les Déferlantes, Nîmes, Bordeaux, Tours, Vienne (Raise Vibration)